Lectures "Les pieds sur Terre", Société / Témoignage

King Kong Théorie par Virginie Despentes

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Editions Le Livre de Poche

145 pages

Paru en 2016 (2006 chez Grasset)

 

Quatrième de couv’ :

En racontant pour la première fois comment elle est devenue Virginie Despentes, l’auteur de « Baise-moi » conteste les discours bien-pensants sur le viol, la prostitution, la pornographie. Manifeste pour un nouveau féminisme.

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Lectures "Les pieds sur Terre", Roman historique

Les Thébaines, T1 : La couronne insolente par Jocelyne Godard {Relecture}

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Editions le Livre de Poche

E-book

Paru en 2000

Quatrième de couv’ :

Jamais encore, en Egypte ancienne, une femme n’a coiffé la double couronne et tenu le sceptre et le fouet du pharaon. Ce défi insensé, une seule va l’oser : Hatchepsout. Unique héritière de Thoutmosis Ier en cette XVIIIe dynastie, elle régnera, associant au pouvoir le falot demi-frère qui est aussi son époux.
Dans le sillage de la femme-pharaon suivent les Thébaines. Elles sont jeunes, cultivées, ambitieuses. Avec audace, elles vont prendre en main leur destinée dans une période de paix et de développement.
Ce premier volume d’une saga consacrée tout entière à Hatchepsout nous fait partager l’intimité d’une femme exceptionnelle, dont nous ne connaissions guère que le nom. Autour d’elle revit l’Egypte quotidienne avec ses artisans, ses scribes, ses soldats et ses prêtres.

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Contemporain, Lectures "Les pieds sur Terre"

Le coeur des louves par Stéphane Servant

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Editions du Rouergue

Collection DoAdo

542 pages

Paru en 2013

Quatrième de couv’ :

Célia et sa mère, une écrivaine à succès en panne d’écriture, reviennent vivre dans la maison de leur grand-mère, morte depuis des années, au coeur d’un village perdu dans les montagnes. Leur retour est mal vécu par certains, comme s’il ravivait de vieilles histoires enfouies. Le coeur des louves est un roman impressionnant, flirtant avec le fantastique pour décortiquer les secrets d’une communauté fermée sur elle-même.

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Lectures "Les pieds sur Terre", Roman historique

Là où tombent les anges par Charlotte Bousquet

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Editions Gulf stream

Collection Electrogène

392 pages

Paru en 2015

Quatrième de couv’ :

Solange, dix-sept ans, court les bals parisiens en compagnie de Clémence et Lili. Naïve, la tête pleine de rêves, elle se laisse séduire par Robert Maximilien et accepte de l’épouser. Mais son prince est un tyran jaloux, qui ne la sort que pour l’exhiber lors de dîners mondains. Coincée entre Robert et Emma, sa vieille tante aigrie, Solange étouffe à petit feu. Quand la Première Guerre mondiale éclate, Robert est envoyé sur le front. C’est l’occasion pour Solange de s’affranchir de la domination de son mari et de commencer enfin à vivre, dans une ville où les femmes s’organisent peu à peu sans les hommes…

 

Mon avis :

Prémices de l’émancipation des femmes sur fond de Première Guerre Mondiale, le sujet me parle totalement et j’ai a-do-ré !!!

Le texte de découpe sous 3 formes :

  • Echanges épistolaires,
  • Journal intime et,
  • Récit

Epouses, mères, amantes ou femmes volontaires prêtes à participer à l’effort de guerre, on va suivre plusieurs femmes et leur façon de vivre sans les hommes. Elles vont devoir sortir de la maison et gagner un salaire et là, on se rend compte que beaucoup de patrons auront été de sacrés ordures quand même : baisse de salaire avec hausse du temps de travail, accidents et misère.

Notre protagoniste principale est Solange, petite jeune femme fragile et soumise, elle fuit un père violent pour se trouver sous la coupe d’un mari type pervers narcissique. Stéréotype qui malheureusement se voit très souvent même de nos jours. La guerre lui permettra de respirer, se découvrir en la libérant de son mari. On peut à ce moment la trouver très égoïste mais c’est ce qui lui permet de se construire justement et de s’affirmer en tant que femme. Solange dira une chose très juste en se comparant à un oiseau qui se serait lui même brisé les ailes de peur de voler, alors même si j’avais envie de la secouer comme un prunier au départ tellement sa soumission me rendait dingue, je l’ai trouvé touchante et elle peut être fière du chemin parcouru.

Lili est la joie de vivre, elle croque la vie et les hommes à pleines dents, s’éclate et fait tout à fond, sans filet, ne regarde pas en arrière et vit chaque instant avec intensité.

Clémence est l’amoureuse. Après une déception sentimentale, elle monte sur Paris. Elle rencontre les filles puis son Grand Amour, Pierre, le conte de fée tourne court avec la guerre, mariage précipité. On a envie de la prendre dans nos bras et de pleurer avec elle sa peur de le perdre à jamais.

Henriette, tante Emma et Marthe sont des personnages secondaires qui offrent d’autres visions féminines de cette période, rendant le récit d’autant plus complet.

Ce livre porté par la plume de Charlotte Bousquet est merveilleux même s’il traite d’une époque extrêmement dure, j’adore et je veux lire tous ces bouquins. J’ai l’Archipel des Numinées au complet dans ma PAL, cette série n’attendra pas longtemps pour en sortir.

C’est notre histoire, lisez-le !

Je vous laisse le lien de l’article de Mandy et la vidéo de Gaëlle.

Les autres livres de l’auteure qui m’intéressent :

  • Au miroir des Sphinx
  • Dragons
  • La marque de la bête
  • Le coeur d’Amarantha (série en plusieurs volumes)
  • Lettres aux ténèbres
  • Llorona on the Rocks
  • Mots rumeurs, mots cutter
  • Plumes de chats
  • Pouvoir et puissance
  • Précieuses, pas ridicules
  • Princesses des os
  • Reines et Dragons
  • Saison Rouge
  • Venenum

Ouais, tout ça 😉

Bonne lecture

 

Lectures "Les pieds sur Terre", Société / Témoignage

Sorcières ! Le sombre grimoire du féminin par Julie Proust Tanguy

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Editions des Moutons électriques

Collection « La bibliothèques des miroirs »

248 pages

Paru en juin 2015

Quatrième de couv’ :

Autour du chaudron fumant, trois silhouettes s’activent : les sorcières font frémir à petit feu des mystères parsemés de poils de chat noir. Des cris d’horreur, des frissons enfantins et de sensuelles silhouettes féminines bouillonnent dans leur potion verdâtre. Leurs voix fredonnent des noms familiers : Baba Yaga, Morgane, Médée, Carrie, Esmé Ciredutemps…

Leur sabbat fait danser, depuis des siècles, une litanie de clichés : crapaud, balai, chapeau pointu… Mais qui sont ces envoûteuses dont les doigts crochus lacèrent la toile du temps ? Sont-elles les fiancées du Diable ou de simples révélatrices d’une sombre Histoire du féminin ?

Nécromanciennes redoutables, guérisseuses ignorées, doubles obscurs des fées, femmes fatales livrées au bûcher… Rejoignez-les dans ce grimoire moderne qui vous révèlera les lointaines origines et l’étrange destinée de vos sorcières bien-aimées !

Mon avis :

Cet ouvrage retrace l’Histoire de la misogynie à travers les siècles, car oui, qu’est-ce qu’une sorcière ?

Au départ, on parle de femmes savantes, herboristes, qui traitent les maux féminins, elles sont avant tout reconnues dans l’Antiquité comme étant des sages-femmes – gynécologues vs les hommes médecins, et se transmettent leur savoir de façon orale (l’écriture intervient beaucoup plus tard, manque d’éducation, argent, etc). Le problème prend naissance avec les « penseurs », il est gênant que des femmes puissent posséder un savoir supérieur, les potions à base de plantes (entre autre) finiront par leur porter préjudices et le Moyen-âge finira d’enfoncer le clou avec l’Eglise qui ne fut pas qu’amour pour son prochain pour le coup ^^.

Nous voici donc lancé sur la piste des sorcières les plus réputées de l’Histoire de leur naissance à nos jours, avec différentes parties : Antiquité, Moyen-âge, du XVIe au XVIIIe siècle, le XIXe siècle, du XXe au XXIe siècle. Chaque partie est agrémentée de nombreuses illustrations, citations et références littéraires, musicales séries TV / Anime / Cinéma, bref un ouvrage extrêmement riche avec beaucoup d’annotations permettant d’aller plus loin si l’envie nous en dit.

Dans l’Antiquité, les femmes se transmettaient donc leur savoir de manière orale sur les plantes pour soulager les femmes (enfantement, avortement, mycose etc), les maux féminins étaient un monde inconnu des hommes et étaient même plutôt source de gêne mais la jalousie a fini par pointer son vilain nez, la femme doit restée à sa place d’inférieure : Circé, Hélène de Troie et Médée seront les figures emblématiques de cette féminité dangereuse et sournoise. Vous aimez Homère et Ovide ? Peut-être beaucoup moins après avoir lu quelques lignes…

« Si le magicien reste un personnage positif son double féminin devient menaçant avec un pouvoir qu’il faut étouffer ».

Le Moyen-âge et les femmes avec leur grande amie l’Eglise : La femme a été créée en second lieu à partir d’une côte d’Adam, être inférieur « elle se doit d’être soumise », étymologie fe-mina = moindre par la foi, un concile à Mâcon aura lieu en 581 pour savoir si les femmes font parties de l’humanité (tout un programme…). Ayant provoqué le péché originel, elle n’est pas digne de confiance et se retrouve reléguée au même rang que les bêtes. L’Eglise met l’accent sur l’impureté féminine et sa stupidité « l’âme d’une petite fille naît 40 jours plus tard qu’un garçon », « être chétif et défectueux », bavarde, perfide etc, merci Saint Thomas et Martin Luther.

Le grain de sucre sur la chouquette comme dirait Princesse Soso vient de Bernard de Clairvaux « femme = sachet pour retenir la semence parfaite de l’époux », on l’embrasserait presque.

La femme séduit donc elle est l’instrument du Diable pour pervertir l’âme masculine. Naît la Fée médiévale octroyant dons et malédictions, Morgane étant la plus connue. On retiendra également comme figure emblématique de cette époque Hildegarde de Bingen, religieuse très savante et herboriste. Jeanne d’Arc aurait-elle été brûlée si elle n’avait pas pris les armes comme un homme ? Bonne question.

1215, création de l’Inquisition et de ses interrogatoires musclés aux tortures plus créatives les unes que les autres, toutes les femmes passées entre les mains des bourreaux ont bien sûr avoué être en cheville avec le Diable, participé à des Sabbats, la délations à cette époque fut une véritable épidémie mais l’époque où le bûcher a le plus flambé est…le XVIe, là j’ai appris un truc.

Au XVIe siècle donc, la sorcière est l’archétype de la rebelle qualifiée de « putain du Diable » ; un petit détour à Salem et son hystérie collective bien inspirante pour divers supports (musique, littérature, cinéma) :

Lords of Salem de Rob Zombie

L’ombre des contes : une femme bien = passive, dévouée, soumise vs la sorcière = femme déterminée, ambitieuse, active (met en oeuvre les moyens pour atteindre son but). Baba Yaga est la seule sorcière qui retire son épingle du jeu, bonne ou mauvaise selon le contexte.

XIXe siècle ou la libération : Les écrivains portent un regard critique sur le Moyen-Âge et déboulonne le mythe de la sorcière grâce à la perte des croyances, accusant la bêtise par exemple : femme « trop belle » se refusant à un homme qui pour se venger l’accuse de sorcellerie. Lilith fait son grand retour sous différentes formes, Faust et les oeuvres qu’il inspire. Même s’il y a toujours un relent misogyne, il n’y aura plus l’étiquette de sorcière accolé à la femme. Jules Michelet écrira « Sorcière » offrant une rédemption littéraire fracassante.

XXe et XXIe siècle : Avènement de la sorcière en bonne épouse (Ma sorcière bien-aimée), guide dans l’apprentissage (Mary Poppins) ou victime qui devient vengeresse (Carrie de Stephen King). Création de la Wicca, religion féministe mais qui inclut l’homme pour le libérer de « processus mentaux nocifs ». Plusieurs pages dédiées à l’oeuvre de Terry Pratchett et ses sorcières loufoques.

En bref, j’ai beaucoup apprécié ce livre contenant pas mal de références littéraires comme cinématographiques sur les sorcières tout en me donnant un cours passionnant sur les exactions commises sur les femmes à travers les siècles (la galerie photo sur les instruments de torture fait froid dans le dos), rien que pour piocher des idées lectures ou autre forme culturelle, il vaut le détour.

Bonne lecture !