Lectures "La tête dans les étoiles", Science Fiction

L’Accroissement mathématique du plaisir par Catherine Dufour

Editions Le Bélial’ 2008

Quatrième de couv’ :

Catherine Dufour aborde l’ensemble de ces domaines avec un égal bonheur et s’affirme ici comme une nouvelliste de tout premier plan. Au programme: des préfaces signées Richard Comballot et Brian Stableford, vingt récits dont sept inédits, une postface de Catherine Dufour, un entretien, une bibliographie exhaustive. L’Accroissement mathématique du plaisir, qui réunit vingt nouvelles, est son premier recueil.

Mon avis :

J’ai reçu comme colis surprise de la part du Bélial le nouveau recueil de l’autrice, L’Arythmétique terrible de la misère, mais je voulais d’abord découvrir son premier recueil, voilà qui est chose faite :

  • Je ne suis pas une légende : Malo ne s’est jamais intégré dans son entreprise et finit au placard, la stratégie employée est démissionne ou on t’envoie aux Prud’hommes pour faute grave inventée (ça me rappelle le boulot en ce moment je vous raconte pas l’ambiance). Il prépare sa transition en tant que free-lance mais c’était sans compter une épidémie de vampirisme qui frappe le monde. Malo n’est pas du tout un héros et se chie dessus à chaque coucher de soleil.
  • Le sourire cruel des trois petits cochons : Adeline ramène des objets de ses rêves et parvient à mettre la main sur une baguette magique, le souhait tourne au vinaigre, un policier transmet la poudre magique à la floraison d’un cimetière qui devient folle, qui de mieux qu’un enfant pour sauver le monde de la magie 😎
  • L’immaculée conception : Claude a 30 ans et vit dans un petit studio à Ivry sur Seine, seule. Elle n’a jamais connu d’hommes mais au détour d’un régime, surprise, le médecin lui annonce un passager clandestin. En état de choc et après une IVG ratée, Claude va subir cette grossesse cauchemardesque jusqu’à la délivrance et à chaque qu’elle pense, comme nous, qu’elle a touché le fond, la vie en rajoute une couche.
  • Vergiss mein nicht : Dans cette courte nouvelle on suit deux étudiants dans leur institut proche d’un canal fort pollué. Le plus rêveur des deux, Get, aime se promener la nuit au bord de ce canal et voit une nuit un fantôme. Après recherche, ils découvrent qu’au XIXe siècle un couvent était érigé sur l’autre rive et qu’une jeune religieuse enceinte s’était suicidée. Reste à découvrir ce que cherche cette apparition.
  • La lumière des elfes : Le narrateur parle d’un ancien ami artiste qui avait comme surnom Toussaint Settbon et touchait à tout, mais faisait de la merde, beaucoup. Sauf pour la peinture et personne ne s’expliquait ce don incroyable pour les tableaux qu’il était capable de pondre, un en particulier qui avait plongé notre narrateur dans les affres d’une émotion intense, une fée entourée de brume qui semblait sortir du tableau.
  • Rhume des foins : Dans un nuit baignée par la lune des faes évanescents apparaissent sous les yeux de notre héros. De cette rencontre lui arrive malheur et exclusion à jamais de ce jardin des délices.
  • Le jardin de Charlith : André et son petit-fils Alexis se promènent dans un jardin abandonné. André revient sur ses souvenirs, notamment l’attraction qu’exerçait sur lui et ses comparses l’énigmatique Charlotte surnommé Charlith à la beauté empoisonnée. Un récit de désir adolescent mortifère.
  • Mater Clamorosum : A une époque où les croyances dans la réincarnation et les esprits étaient encore vivaces et où la religion chrétienne n’avait pas encore de prise, vivaient une mère et son fils qui seront victimes de la folie des grandeurs d’hommes commençant à rêver d’une postérité.
  • Confession d’un mort : Le narrateur tombe sur un homme mourant dans la nuit glaciale. Sentant son heure approcher, il lui confesse ce qui pèse sur son âme et lui raconte un moment crucial de sa vie, quand il était professeur dans une riche famille dont les deux filles aussi différentes que la nuit et le jour, la blonde et sournoise Rowen et la brune et timide Lageline, lui laissèrent une forte impression et hantèrent définitivement son esprit.
  • Valaam : La narratrice se trouve à Moscou en quête d’icônes religieuses qui se font rares et surtout, la raison qui la pousse à les chercher est illégale. Comme tout ce qui est illégal dans un pays aux autorités pas mal corrompues, on apprend les petits tours de passepasse qui permettent de sortir les précieux du pays. Un jour, elle suit Tania, jeune prostituée, et tente de la protéger de la mafia.
  • Le Cygne de Bukowski : Entre sexe, drogue et alcool, la narratrice nous emmène en road trip sur la fameuse highway entre San Francisco et Los Angeles.
  • Kurt Cobain contre Dr No : Sur une plage de sable blanc se trouve une petite paillote avec un bar où sert No, qui est peu psychologue avec ses clients. Kurt va se laisser aller à lui raconter quelques bribes de sa vie, ses problèmes, son envie de suicide, jusqu’à la révélation de ce qui l’entoure.
  • Une troll d’histoire : Notre narrateur raconte qu’il était à l’auberge du Dragon frit la veille et rapporte ce qu’il s’y est passé, comment le pougnard a dessoudé toute une bande de trolls et surtout pourquoi.
  • La perruque du juge : Une sacrée réécriture du mythe de Peter Pan, les différentes lectures qu’on pourrait y voir et leurs implications juridiques et ce final parfait 👌🏻
  • Le poème au carré : Cette fois on plonge dans le pays des merveilles d’Alice. Elle a 10 ans et s’accroche autant que faire Cé peut à ce statut de « grande » qui doit raisonner et cesser de rêver à d’étranges personnages mais ce n’est pas simple. Bienvenue dans un monde sous acide ^^
  • L’accroissement mathématique du plaisir : Une nouvelle de science-fiction reprenant le mythe de Pygmalion et sa création said que celui qui est séduit par la statue est un confrère, Elsevier, qui en devient obsédé au point d’en perdre la raison.
  • La liste des souffrances autorisées : Attention, il faut avoir l’estomac bien plein avant d’entamer cette nouvelle, toutes les nouvelles se partagent autour d’une table de restaurant atypique. Dans ce monde, plus rien ou presque n’a de réalité palpable ni la bouffe, ni les gens, tout est fait pour être facilité, tout est dosé parfaitement au millimètre pour la santé, les loisirs, etc. Entre Monsk et Protect, les opinions et les plaisirs divergent.
  • L’amour au temps de l’hormonothérapie génique : Hillary aime un homme mais quand elle commence à vouloir plus qu’une relation cachée, Monsieur rétropédale en se la jouant homme de l’ancien millénaire avec des « principes » et ne quittera au grand jamais sa femme et ses gosses. Hillary est généticienne et démarre un test grandeur nature sur les hormones induisant les sentiments…
  • Un soleil fauve sur l’oreiller : Les crises d’ado à l’aire du tout sécurité c’est difficile mais on peut toujours compter sur les ados pour trouver les moyens de faire flipper les plus grands surtout leurs mamans.
  • Mémoires mortes : Dans un monde hyper Hi-Tech où même l’éducation des enfants se fait par l’intermédiaire d’un robot (la relation parent-enfant est très distendue on s’en doute), un nouveau logiciel addictif fait fureur auprès des jeunes, OwnDream. Nylonne est très friande de celui-ci qui permet de vivre ses rêves en 3D et n’a pas hésité à aller au-delà en explorant le Deep, y entraînant son petit frère. A la mort de Foe, elle fera tout pour explorer les indices laissés dans son propre Deep et découvrir la vérité.

En bref :

Ce recueil de nouvelles explore tous les genres de l’imaginaire, les plus classiques comme la science fiction, la fantasy et le côté horreur fantastique mais également la réécriture de contes et une nouvelle d’inspiration gothique dans le style (au moins un peu à mon sens) qui est Vergiss mein nicht. A la fin du recueil on a une postface de la main de Catherine qui compare l’art d’écrire à la sculpture sur bois et nous commente chacune des nouvelles en donnant les éléments qui ont amené à leur naissance. D’ailleurs, j’ai beaucoup aimé retrouver Claude dans la nouvelle Immaculée Conception qui n’est autre que l’héroïne principale du nouveau roman de Catherine, Au bal des absents, et je peux déjà vous dire qu’il n’y a pas besoin de lire L’Accroissement mathématique du plaisir pour lire ce roman car même si un clin d’oeil y est glissé, les 2 ouvrages sont parfaitement indépendants (mais juste parce que c’est Catherine, lisez toute sa bibliographie, je m’y emploie petit à petit ^^).

Pour finir, vous avez un entretien avec l’autrice en fin d’ouvrage, j’y note que je dois impérativement découvrir Noirez, Mauméjean et continuer mon exploration de Kloetzer ainsi que lire Le poids de son regard de Tim Powers.

Est-ce que j’ai besoin de dire que j’ai plus ou moins tout apprécié voire adoré ? Voilà….

D’autres avis chez : Herbefol, Laird.

Bonne lecture !

Lecture 25/48

4 réflexions au sujet de “L’Accroissement mathématique du plaisir par Catherine Dufour”

  1. La fantasy m’intéresse moins mais bon, à la mode Dufour, cela devrait passer.

    Pour Noirez, le temps a passé et il n’est plus trop en odeur de sainteté … Quoique, peut être un peu trop d’odeur de religieux….
    Voir sa page wikipédia pour comprendre.

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    1. Ooooh d’accord lol je ne savais pas pour cet auteur, il en reste deux + ma Pal énorme ça va aller
      Pour la fantasy il n’y en a qu’une c’est Une Troll d’histoire et façon Dufour/Pratchett franchement ça passe nickel 👌🏻

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